Dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), l’heure n’est plus à l’expérimentation, mais au déploiement à grande échelle, et le rôle des dirigeants principaux de l’information connaît toute une transformation.
Les conseils d’administration ne sont plus au stade de se demander s’ils doivent ou non utiliser l’IA. Ils cherchent maintenant à déterminer la meilleure manière d’intégrer cet outil dans l’ensemble de leur organisation. Et cette responsabilité incombe de plus en plus aux dirigeants principaux de l’information (DPI).
L’essor du leadership en la matière, à l’échelle des cadres, n’est pas défini par l’apparition de nouveaux titres de postes ou par des organigrammes. Il se définit plutôt par l’aisance stratégique, l’intégration à l’échelle organisationnelle et la capacité à traduire l’innovation en résultats mesurables.
Si certaines sociétés ont choisi de se doter d’un dirigeant principal ou d’une dirigeante principale de l’IA, (article en anglais) la plupart reconnaissent que leur DPI est la personne la mieux habilitée pour diriger le programme d’IA. En effet, les DPI ont déjà pour mandat de superviser tout ce qui relève des infrastructures, des données et de la transformation numérique. Ces personnes sont dans la meilleure position possible pour favoriser l’adoption de l’IA et en tirer une valeur commerciale à grande échelle.
De technologue à leader en IA
Personne n’est mieux placé que la ou le DPI pour faire le pont entre la vision d’une entreprise en matière d’IA et sa réalisation sur le plan opérationnel. Ses fonctions englobent tout ce qui relève des infrastructures numériques, de la sécurité et de l’intégration des systèmes, mais aussi, de plus en plus, de la prise de décisions stratégiques.
Les DPI ne sont plus seulement des technologues : ils font aujourd’hui la promotion de l’innovation à l’échelle des entreprises.
Cette évolution a redéfini leur leadership en matière d’IA. Il n’est plus question de données cloisonnées, d’initiatives scientifiques ou de projets pilotes expérimentaux. Au contraire, les DPI intègrent l’IA directement dans l’architecture centrale de l’organisation. Ils étendent son application par l’entremise de plateformes, l’intègrent dans les flux de travail quotidiens et ciblent les usages ayant un effet à long terme.
La conversation dépasse ainsi largement les gains de productivité que permet l’IA; elle porte maintenant sur l’ensemble des produits, des services et des modèles commerciaux alimentés par cet outil qui stimulent la croissance et la différenciation concurrentielle.
Au-delà de simples projets : l’incidence stratégique de l’IA
Une vision efficace de l’IA ne se mesure pas au nombre d’outils déployés, mais à la clarté avec laquelle ces outils sont harmonisés avec les objectifs stratégiques. Les DPI les plus efficaces travaillent en étroite collaboration avec les dirigeants d’entreprise pour cerner les domaines dans lesquels l’IA représente une réelle valeur ajoutée, que ce soit sur le plan de l’efficacité opérationnelle, d’une expérience client bonifiée ou de nouvelles sources de revenus.
Les entreprises ne se demandent plus si elles « peuvent » utiliser l’IA, mais « comment » l’utiliser pour augmenter leur réussite.
Les DPI trient les différents usages de l’IA pour ne conserver que ceux qui promettent des résultats commerciaux substantiels. Leur influence repose sur leur capacité à orienter les investissements, à obtenir un consensus entre les différents services et à réaliser les projets de manière ciblée. Ils peuvent également accompagner des collègues qui doutent du changement ou qui peinent à en suivre le rythme.
Trois piliers à établir : infrastructure, gouvernance et agilité
Pour réussir à développer l’IA, les DPI doivent s’assurer que l’entreprise y est prête d’un point de vue non seulement technique, mais également culturel. Et tout part d’une infrastructure numérique solide. En effet, les systèmes à la base de l’IA nécessitent une puissance de traitement importante, des quantités considérables de données épurées et des environnements en nuage sécurisés et évolutifs. Sans ce pilier, et sans une intégration transparente aux flux de travail déjà en place, même les idées les plus innovantes auront du mal à prendre vie.
La gouvernance est tout aussi essentielle. L’IA influence déjà les décisions concernant les données des clients, les risques financiers et l’intégrité opérationnelle; les DPI doivent donc s’assurer que des cadres sont en place pour lutter contre les préjugés, préserver la transparence, protéger les données confidentielles et respecter la réglementation en la matière, laquelle est d’ailleurs appelée à évoluer. Une éthique en matière d’IA, ce n’est pas un plus, c’est un indispensable pour toute entreprise qui souhaite adopter cet outil et garder la confiance de sa clientèle à long terme.
S’ajoute enfin un dernier pilier : l’agilité. Une mise en œuvre réussie de l’IA repose sur la capacité d’une entreprise à itérer rapidement ses processus et à s’adapter aux nouvelles données accessibles. Les DPI à l’avant-garde instaurent des méthodes de travail agiles au sein de leurs équipes, ce qui leur permet de faire des essais, de tirer des leçons et de déployer les usages de l’IA jugés efficaces à grande échelle.
Autre point important : aucune entreprise ne pourra réussir sa transition vers l’IA si son effectif ne suit pas la cadence. Les DPI doivent donc promouvoir toute initiative de perfectionnement qui comprend l’acquisition de compétences en IA dans l’ensemble de leur organisation. Chaque poste d’une entreprise a son rôle dans l’adoption de l’IA; de la conception à la gestion de produits, en passant par la direction d’unités de travail. Le renforcement des capacités internes présente également l’avantage de réduire la dépendance à l’égard de spécialistes externes rares et renforce la résilience organisationnelle.
Les DPI à l’avant-garde de l’IA en entreprise
D’après notre expérience auprès des conseils d’administration et des cadres, les adeptes les plus efficaces de l’IA ne sont pas nécessairement les personnes qui en parlent le plus fort, mais celles qui en démontrent le mieux la valeur. Ces dernières considèrent l’IA non pas comme une solution miracle, mais comme un levier stratégique, comme un moyen d’améliorer le rendement de leur entreprise, de prendre des décisions plus réfléchies et de découvrir de nouvelles voies de croissance.
Pour de nombreuses entreprises, il est tout naturel de confier l’adoption de cet outil à leur DPI. Grâce à un juste équilibre de vision, de crédibilité et de savoir opérationnel, les DPI ne permettent pas seulement l’adoption de l’IA : ils viennent définir ce à quoi le leadership doit ressembler lorsqu’il est question d’IA.
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